Un président, une équipe
25/02/21
Rencontre avec le nouveau président de l’Apel de Vendée
Jean-Yves CORBILLON, pouvez-vous vous présenter ?
J’ai 63 ans. Je suis marié et père de 4 enfants, dont le plus jeune, Maxence, est élève en seconde au lycée Saint-François d’Assise de La Roche sur Yon. Avant de revenir habiter en Vendée, fin 2012, je vivais au Québec, à Montréal, où j’étais Directeur commercial au sein d’un groupe pétrolier.
A notre retour, mon fils Maxence est rentré à l’école Jeanne d’Arc de La Roche-sur-Yon et je me suis relativement vite intégré au tissu social de la ville. A cette époque, j’avais un regard un peu lointain sur l’Enseignement catholique. Maxence est ensuite arrivé au collège Sacré-Cœur. L’équipe de l’Apel arrivant en fin de mandat, tous ses membres partaient. Benoît OBLIN, le Chef d’établissement à ce moment-là, m’a demandé si je souhaitais intégrer l’association.
Comment avez-vous réagi ?
Sincèrement, je n’y connaissais rien. Je participais de temps en temps aux événements pour donner un coup de main mais ça s’arrêtait là. Après réflexion et après avoir échangé avec des personnes du collège, j’ai réalisé qu’il y avait des choses à faire et j’ai accepté.
Quel a été votre investissement au sein du collège ?
Pendant quelques mois, l’équipe de l’Apel, c’était moi tout seul. J’étais à la fois président, secrétaire et trésorier. Je n’avais pas trop de problème de communication ! Il m’a fallu jusqu’à la rentrée scolaire suivante pour pouvoir recruter de nouveau car j’avais besoin d’avoir une meilleure connaissance de l’association. On a réussi à créer une vraie dynamique au sein du collège, au côté de la communauté éducative. C’est là que j’ai changé de regard, que j’ai réellement pris conscience de l’investissement des personnels et des enseignants.
Vous pouvez nous en dire plus ?
Nous avons de la chance d’avoir des personnes autant investies auprès de nos enfants. Je fais souvent le lien avec le parcours au collège de mon fils. Un matin de septembre, j’ai dit à M. OBLIN, « Je vous ai confié mon bébé, en 6ème. Un soir de juin, vous m’avez rendu un presqu’homme, un jeune bien dans sa peau, dans sa tête et heureux d’entrer au lycée. » Il a eu une vraie construction et je l’ai vécue de l’intérieur.
C’est tout ce parcours qui m’a mené à accepter la présidence de l’Apel. Quand mon fils était en 3ème, l’ancienne présidente, Cécilia DEBAETS, m’a contacté. On s’était déjà croisé lors de réunions au collège. J’ai participé à quelques Conseils d’Administration. Et puis, les choses se sont faites naturellement parce que j’étais déjà convaincu qu’il y avait beaucoup à faire.
Vous êtes président de l’Apel départementale depuis novembre dernier. Comment concevez-vous votre mission ?
Un président impulse la dynamique. Mais tout seul, il ne peut rien faire. Alors, nous avons rebâti une équipe. Notre mission, c’est de fédérer autour des valeurs communes de l’Apel et de l’Enseignement catholique. Nous accompagnons les parents et essayons de construire une communauté engagée pour travailler avec les équipes et les enseignants, dans la bienveillance.
Notre gros challenge, c’est d’arriver à convaincre le plus grand nombre de parents. Bien souvent, l’Apel est assimilée au comité des fêtes des établissements. Les crêpes, les gaufres, les saucisses ou les merguez, je ne sais pas faire. Par contre, je préfère parler de bien-être, d’estime de soi ou d’orientation. J’invite les parents à participer et amener leur pierre à l’édifice. J’en suis moi-même sorti enrichi et je n’ai plus le même regard qu’avant. En ce moment, on voit bien que l’investissement dans les associations à tendance à diminuer. Les gens sont constamment sollicités. Mais là, c’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu. Nous avons la chance d’avoir un enseignement de qualité avec des personnes qui s’investissent autour de nos enfants. Les parents doivent « passer le portail ». Une fois qu’ils l’auront franchi, ils seront convaincus.
Quels sont les projets de l’Apel de Vendée dans les prochains mois ?
Nous comptons un peu plus de 10 000 adhérents cette année. Nous souhaitons d’abord au moins maintenir ce niveau. Accompagné d’Emmanuelle FERRENI, la secrétaire de l’Apel de Vendée, nous allons aussi mettre en place des Apel dans les établissements qui n’en ont pas et accompagner les nouvelles équipes.
Nous avons 220 bureaux d’Apel qui ont un réel besoin d’échanger. Je veux créer une dynamique de proximité, pour favoriser l’échange de bonnes pratiques. A la prochaine rentrée scolaire, nous mettrons en place ce que j’appelle le G6. Le département a été divisé en 6, avec des correspondants sur chaque secteur. Ils seront mes yeux, mes oreilles et mes portes paroles sur le terrain. Les échanges seront ainsi plus rapides et plus interactifs. J’aimerais aussi créer un événement annuel « Les rendez-vous du président », une journée d’échange qui réunirait tous les présidents d’Apel. Je crois profondément que plus on va apprendre à se connaître, plus on va créer une dynamique, une réelle communauté.
Vous œuvrez aussi pour redynamiser la pastorale.
Notre communication actuelle est parfois en décalage avec la population que nous avons en face. Les jeunes, leurs smartphones à la main, sont dans le jugement permanent. Il peut s’avérer difficile de dire haut et fort que l’on est croyant, que l’on va à l’église. Quel discours adopter pour intéresser les jeunes ? Nous allons donc nommer une référente pastorale, qui sera aidée de personnes dans les établissements, parce que je crois à la force commune.
Un autre projet en cours, c’est le service Information et Conseil aux Familles (ICF), et plus particulièrement l’orientation, mené par Laurence COUGNAUD. Dans l’esprit de notre G6, nous allons recruter des correspondants ICF dans les différentes Apel.
La crise sanitaire que nous vivons impacte grandement l’activité des associations. Mais à quel point ? Quels sont les impacts pour ces associations ?
On relève une baisse des activités des associations. Ça a été tellement soudain et personne ne s’y attendait. C’est pour ça qu’il faut qu’on transmette un message positif, pour nous et pour les jeunes. Il faut leur dire qu’ils vont être encore plus forts demain.
Mais ce n’est pas simplement l’activité qu’il faut regarder. Ce sont les personnes. Il faut observer comment les uns et les autres rebondissent. De nombreuses associations se sont tournées vers des actions citoyennes, de l’entraide.
La leçon que j’en tire, c’est que l’humain doit reprendre le dessus. Ma devise « Liberté, égalité, solidarité. » Il faut que la solidarité reprenne sa place. C’est ça l’esprit du mouvement des Apel et de l’école catholique. Unis et solidaires, on va continuer et on va y arriver.
Et si vous deviez vous résumer en 3 mots ?
Conviction, passion, action. Si je ne suis pas convaincu, je n’y vais pas. Et si je ne mets pas un peu de passion dans ce que je fais, je ne sais pas le faire. Je suis davantage un homme d’action, que de représentation. J’ai un mandat de 3 ans. C’est relativement court pour mettre en place des projets, les traiter et en récolter les fruits. Nous n’avons pas de temps à perdre.
En photo : Jean-Yves CORBILLON, accompagné d’Emmanuelle FERRENI, Secrétaire de l’Apel Vendée